Antibiovigilance
"Les antibiotiques, c'est pas automatique!"
Une phrase accrocheuse qui peut sembler anodine, mais aujourd’hui notre profession, à l’instar de la médecine humaine, est strictement encadrée dans notre utilisation quotidienne d’antibiotiques.
L’emergence d’antibiorésistances est devenue un problème de santé publique majeur, certaines bactéries, autrefois peu pathogènes car répondant aux antibiotiques de première génération, ont développé des résistances à de nombreuses classes d’antibiotiques, et cela fait malheureusement plusieurs années qu’aucune nouvelle molécule antibiotique n’a été découverte.
Ex : Staphylococcus aureus (doré), Escherischia coli
Les bonnes pratiques vétérinaires nous imposent donc
- De n’utiliser les antibiotiques que si cela est nécessaire (pas de métaphylaxie, c’est à dire traiter tout un cheptel en prévention)
- Une hiérarchie dans l’utilisation d’antibiotiques; c’est à dire de n’utiliser les antibiotiques de dernière génération, ceux contre lesquelles les bactéries n’ont pas encore développé de résistance, qu’en cas de dernier recours, de prélevements préalables, et avec une extrême prudence.
Ceci implique que nous allons toujours commencer une antibiothérapie avec des substances de première ou deuxième génération sauf cas exceptionnel (poulain nouveau né), et qu’en fonction de la réponse au traitement, nous ajusterons nos antibiotiques.
Exemple d’antibiotiques de première ligne : pénicillines, gentamicine, trimétoprim sulfamidés
Exemple d’antibiotiques de seconde ligne : tétracyclines, céphalosporines de 2eme génération
Exemple d’antibiotique de troisième ligne : céphalosporine de 3eme et 4eme génération, fluoroquinolones, macrolides
Il appartient à votre vétérinaire et à lui seul de faire le choix de l’antibiotique qui sera le plus adapté à chaque situation, et dans le respect de ces bonnes pratiques. C’est à ces conditions là que nous conserverons le droit de délivrer des antibiotiques, et de conserver notre éventail de molécules, qui a déjà été amoindri par les autorités de santé publique.